Le design olfactif au bureau, vous connaissez ?
Une douce odeur de pain chaud, un arôme de lavande ou une effluve de monoÏ ? Les odeurs s’invitent sur notre lieu de travail. Pourquoi ?
Le marketing
sensoriel a fait son apparition au virage des années 2000, et a connu récemment une
nette accélération. Afin de contrer la concurrence de la vente en ligne, les magasins
ont voulu créer de vraies expériences d’achat, établir une
atmosphère envoûtante pour que les clients entrent chez eux, ils s’y sentent bien
et reviennent. Parmi les nouveaux dispositifs mis en place, la musique, les sons, les
dégustations, les couleurs, mais aussi et surtout, le parfum…Aujourd’hui
c’est en entreprise que le principe s’applique.
Le design olfactif est devenu un enjeu considérable pour les entreprises, et pour cause, des
études ont démontré qu’un parfum agréable :
· améliorait notre humeur de 40%
· augmentait les achats d’impulsion de 38%
· augmentait le taux de revisite de 50%
(Source)
Dès lors, les boutiques ont fait appel à des spécialistes pour confectionner
leur propre identité olfactive : huiles essentielles dans les boutiques «bio »,
odeur de linge propre dans les rayons lave-linge, ou encore celle de grains d’arabica
fraîchement torréfiés dans les cafés… Les entreprises ont
calqué le modèle pour personnaliser leurs espaces de détente, de réunion
ou encore de restauration. Un dispositif de com interne efficace !
Proche de la zone des souvenirs…
L’odorat, au contraire des quatre autres sens, ne passe pas par la conscience et fait
directement appel à l’inconscient. Il emprunte le système limbique, dans une
zone du cerveau proche de celle où sont stockés les souvenirs. D’où la
fameuse madeleine de Proust, et le lien fréquemment fait entre une odeur et souvenirs
d’enfance.
« Le parfum fait partie intégrante de notre expérience dans un lieu. Il
créera une émotion, bonne ou mauvaise, qui restera longtemps ancrée dans la
mémoire. On retient 35% de ce que l’on sent, contre seulement 15% de ce que l’on
voit, déclare Tiphaine Cogez, fondatrice de Brume et Orpin, entreprise de création de parfums
sur-mesure pour les enseignes. Nous comptons parmi nos clients des palaces, des banques, des marques
de prêt-à-porter, des instituts de beauté ou encore des espaces de co-working.
Ils ont chacun leur problématique propre (ambiance apaisée ou vivifiante, faire
acheter ou faire revenir), et nous développons pour eux des compositions uniques. »
Identité et empreinte olfactive
Aujourd’hui, l’identité olfactive est devenue une composante stratégique, au même titre qu’un logo ou qu’une baseline, et toutes les enseignes s’y mettent. « Le parfum doit retranscrire l’identité de la marque, raconter une histoire et se différencier de son voisin ou concurrent. L’empreinte olfactive Nespresso sera ainsi sans doute plus intense et complexe que celle des grandes chaînes de café internationales », assure Tiphaine. Les clients ont tellement bien assimilé ce nouvel enjeu du « nez », qu’ils prolongent même parfois l’expérience jusque chez eux. « Une de nos grandes pistes de développement pour les hôtels est la création de produits dérivés à partir des ces fragrances. Les gens ont ainsi l’impression de ramener un peu de leurs vacances à la maison. » À quand les bougies Ristretto ?
Mots clés : Expérience sensorielle / Design olfactif / Expérience d’achat / Identité / Olfactive / Parfum